Tout semblait clair, simple, logique. Le monde était censé avancer vers le progrès, marqué par l’extension continue des libertés individuelles. Notre rapport aux vêtements illustrait cette épopée limpide. Alors que dans les sociétés anciennes - contrairement à ce que dit le proverbe - l’habit faisait bel et bien le moine, l’ère de l’individu souverain ouvrait sur des espaces infinis de créativité personnelle. Être soi signifiait ne pas être habillé comme les autres.
Pourquoi en aurait-il été autrement à l’école  ? Pourquoi porter l’uniforme scolaire  ?
Il faut, pour y répondre, replacer la question de l’uniforme scolaire dans sa vaste et passionnante histoire afin d’en comprendre les enjeux. Depuis son apparition au XIII siècle, l'uniforme scolaire porté sans discontinuité  en Irlande et au  Royaume-Uni marquait le signe du progrès. Son usage s'est à mesure étendu en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud alors, qu'inversement, il s'est replié, en France, depuis les années 1950-1970. Aujourd'hui, il opère un retour, fait l'objet d'une expérimentation au sein d'établissements français et crée un  débat.  Car tout un aspect de l’uniforme scolaire, qui n’a rien d’un archaïsme, questionne notre modernité.
S'appuyant sur l'histoire de l'uniforme, comparant sa présence et son usage dans l'ensemble des pays et analysant plus précisement le cas de la France, Jean-Claude Kaufmann fournit les outils essentiels au  débat d'aujourd'hui.