C’est l’histoire d’une longue procédure judiciaire ayant opposé l’auteur à son architecte qu’il estimait l’avoir trompé en lui proposant un projet irréalisable, ce qui causé sa ruine. Une mésaventure qui peut arriver à n’importe lequel d’entre nous. Le procès s’est terminé au bénéfice de la compagnie d’assurances de l’architecte, dispensée d’avoir à le dédommager pour les pertes occasionnées par l’incompétence et la désinvolture de son client. L’auteur en a fait un récit très vivant en exposant les faits dans le cadre d’échanges qui n’ont jamais eu lieu. Pour commencer, un entretien en fin d’audience avec la présidente de la cour d’appel (une personne d’une remarquable disponibilité d’écoute, qu’elle en soit vivement remerciée !) ; ensuite, avec sa collègue qui a rédigé l’arrêt (beaucoup moins ouverte, on se demande pourquoi) ; et enfin, une séance tout aussi fictive réunissant les parties et l’expert (un vrai !) qu’aurait désigné la cour en répondant favorablement à une demande somme toute légitime. (De quoi faire trembler le directeur de la compagnie d’assurances !) Le récit est très caustique, pour ne pas dire plus. Les magistrats en sortent quelque peu étrillés. (Pas moins que l’architecte et son comparse, l’avocat de la compagnie, ainsi que celui des juges, le prétendu « expert ».) Il est vivement conseillé de commencer la lecture par les pages de conclusion. Pour se mettre en appétit ! (Et ne pas vomir tout de suite.)